Michèle Gentelet est décédée le 23 mai 2024 quelques mois après avoir soumis un texte pour la revue Polygraphe(s). Elle avait contacté la revue à l’invitation de Delphine Leroy. Philippe Hameau a recueilli quelques éléments biographiques de celle qui se faisait appeler Mimi Contesse lors de conversations téléphoniques. Le comité de rédaction de Polygraphe(s) a imaginé ouvrir sur son site Internet la rubrique « Variations » pour présenter sa proposition et plus généralement des suggestions quelque peu hors normes mais tellement humaines. La trajectoire de vie que présente Michèle Gentelet est tout sauf linéaire et scandée d’une litanie de rencontres et de propositions qu’elle qualifie d’incroyables et de déterminantes : rencontre avec un professeur en Sciences de l’Éducation qui en fait sa dernière élève et lui suggère une carrière artistique, invitation à devenir conteuse, sollicitation pour une thèse, etc. Elle se lance dans d’innombrables projets : écriture de polars, entretiens avec « des gens ordinaires », création de « livres qui dérangent et qui ne sont ni des livres, ni pas des livres ». Ce sont des livres-objets comme elle les appelle, tel ce livre sur le bleu fait d’images posées à terre et déclinant le bleu, livre qui aurait péri dans l’incendie de la bibliothèque …
Ici, nous livrons le texte de l’autrice qui suit la mise en forme de deux livres-objets. On peut d’ailleurs les consulter puisque le premier réalisé avec une plasticienne – Catandre- a été déposé à la bibliothèque de l’université de Paris 8 et à la médiathèque Françoise Sagan à Paris et que le second, titré « une enfant de deux ans dans la guerre », est déposé à la bibliothèque de l’Université de Paris 8 et aux Archives départementales de la Drôme . Le texte ne dit rien des contenus de ces livres-objets mais se veut une propédeutique pour mieux les appréhender. Trois photos accompagnent ces réflexions dont nous avons tenu à garder la forme initiale. A lire comme une dernière prise de parole et un regard de côté …