Politique des chemins, petite histoire du balisage

Isabelle Jégo

Avant d’être une pratique choisie, la marche a été un mode de déplacement obligé, et avant d’être « chemins de randonnée », les sentiers que nous empruntons ont été façonnés par les usages auxquels ils étaient liés. Mais à l’orée du xxe siècle, de nouvelles pratiques, collectives, vont donner à la randonnée pédestre une nouvelle coloration.

Jean Loiseau, chantre de la vie en plein air, de la randonnée et du camping, va démocratiser cette pratique en développant le réseau des chemins de grande randonnée, ou GR, et en mettant en place le fameux balisage rouge et blanc au design redoutablement efficace.

C’est aujourd’hui la Fédération française de la randonnée pédestre qui forme les bénévoles chargés de baliser les chemins, recherchant avant tout la fonctionnalité signalétique, sans négliger le plaisir esthétique d’une intégration réussie dans le paysage.

Dans le Briançonnais, sur le GR 5, on assiste au télescopage et à la rencontre de deux groupes humains : les « gens de montagne » et les exilés traversant les montagnes frontalières pour fuir leur pays, et trouver en France une terre d’accueil. Les points GPS enregistrés sur un téléphone ont remplacé les bandes rouges et blanches et l’usage de ces chemins reste au cœur de bien des enjeux sociaux et politiques.

Mots-clés : Chemins, randonnée pédestre, design graphique, signalétique, exil, solidarité95