Écrire pour s’ancrer dans un monde transculturel : du kamishibaï plurilingue en milieu éducatif à la pratique littéraire de l’interlangues

Maria Isabel Mordjovich, Delphine Leroy

L’autrice Maria Isabel Mordojovich et la chercheuse Delphine Leroy dialoguent toutes les deux sur la question des langues d’écritures, notamment pour les personnes plurilingues. Cet échange qui s’articule autour de cinq questions, interroge les rapports aux langues à la fois à travers l’expérience d’écrivaine migrante « entre deux langues » de Maria Isabel Mordojovich mais également à travers l’étude de Delphine Leroy concernant les projets de création collective en plusieurs langues réalisés par des jeunes ou/et des enfants.

Seront ainsi successivement pointés : l’intérêt et le besoin d’écrire dans différentes langues ; les effets générés par l’usage de langues autres que celles reconnues majoritairement dans le pays d’habitation ; les effets de la langue sur l’écriture ; l’écriture comme forme collective d’appropriation transculturelle ainsi que finalement les ponts possibles (ou non) entre la pratique individuelle d’une écri­vaine migrante et celle de groupes d’enfants inscrits dans des démarches pédagogiques visant la valorisation de la diversité linguis­tique.

L’écriture individuelle de l’écrivaine semble cependant se nourrir et agir dans le collectif : l’engagement, tant dans la vie quotidienne que par l’écriture, pour dénoncer un système qui a organisé la violence d’État, en est la démonstration. La restitution collective peut, elle être source de réhabilitation intense de discriminations glottophobes. Ainsi, à travers l’utilisation ou non des langues, une visée politique semble sous-jacente dans ces deux pratiques.

Mots-clés : écritures, migrations, reconnaissance, collectif, langues