Circulations, appropriations et réappropriations dans la communication visuelle zapatiste
Francesca Cozzolino et Francisco De Parres Gómez
Résumé
Cette contribution prend la forme d’un dialogue co-écrit par une anthropologue basée en France et un spécialiste de la culture visuelle vivant au Mexique. Elle porte sur les stratégies de communication mises en place par les communautés autonomes zapatistes (Chiapas, Mexique) durant les dix dernières années. Le dialogue s’ouvre avec une approche historique de la relation entre esthétique et zapatisme élaboré au regard des événements artistiques plus récents de l’histoire du zapatisme en mettant en lumière leur force symbolique et politique. Par la suite deux scènes ethnographiques constituent le cœur de l’article : un atelier de dessin organisé au sein du festival CompArte de 2018, et une peinture murale réalisée par des étudiants étasuniens en résidence dans un caracol la même année. Sont ici analysées des pratiques de communication visuelle et leur inscription dans des logiques de réseaux qui échappent à l’auteurisation et entremêlent une multiplicité d’acteurs. Ce phénomène d’auteurisation « distribuée » amène à penser la signature collective moins comme le refus de la posture d’auteur que comme une stratégie de visibilité d’actes graphiques voulant faire réseau.
Mots-clés : Art, mouvements sociaux, zapatisme, anthropologie, communication visuelle